La balance affiche 61,2 kg ce matin. Carnet alimentaire : 3 yaourts taillefine (156 cal) 10 gr de beurre (70 cal) 125 gr de pain (300 cal) = 526 cal Je garde les enfants cet après-midi. L'un à chercher au centre de loisir pour l'amener à la piscine. Une heure à attendre. L'autre à aller chercher au centre de loisir avant de récupérer celui à la piscine et de rentrer. Ensuite viendra la corvée du goûter, de la douche, des devoirs et une fois libérée je filerai à la piscine. 1h de nage palmée. Il faut que je m'y remette. Je n'y suis pas allée depuis samedi. Hors là ça me sera bien utile de compenser le pain et le beurre ingurgités. D'ailleurs les deux premiers aliments que je raye dés maintenant de mon alimentation sont ces deux-là. Pain et beurre. Il fait un temps radieux et ces dix kilos de trop m'empêchent de troquer le boyfriend jean et le haut empire avec le short et le maillot de bain. Mais je ne désespère pas. Dans trois semaines ça devrait être bon.

Une énième trace sur la toile, qui sera sans doute éphémère, pour inscrire et suivre une nouvelle perte de poids. Je ne supporte plus ce corps, ces formes, ces cuisses et ces gros genoux, ces coutures de pantalons qui tirent, ce ventre trop rond, cette poitrine bien trop voluptueuse. J'ai besoin d'enlever tout ça, le couper, que ça fonde. C'est superflu. Ca m'encombre, me dérange, me nuit. Je vais perdre 10 kg. En un mois. Plus vite ce superflu sera parti, fondu, ailleurs mais pas ici, mieux se sera. Un mois ça nous amène au 17 juillet. Ca me va. C'est complètement insensé, saugrenu. Je le sais et c'est pour ça que je le fais. J'ai besoin de ce contrôle sur moi-même. Les deux dernières semaines incontrôlées m'ont été insupportable, atroce. Ca ne peut pas continuer ! Toute cette nourriture ingurgitée, sans plaisir aucun, complètement anesthésiée, mécaniquement. Ca me dégoutte. Tout ici me dégoutte. Cette livre de beurre, ces cracottes à 27 calories l'unité, ces madeleines, ces mini-cake, ce pâté de campagne, ces crêpes, ces biscuits fins. Ils ne me sont d'aucune utilité pour vivre. Je n'ai besoin que d'eau, de thé et des fruits et légumes pour tenir ; et des coca-light, des cigarettes. J'ai envie de retrouver cette légèreté. J'ai soif de cette ivresse. L'ivresse du pouvoir. Ce contrôle sur moi-même. L'esprit qui prime sur le corps et ses pulsions idiotes. J'ai besoin de me sentir supérieure aux autres qui mangent et se salissent sans en avoir conscience. J'ai si hâte de retrouver cette sensation, de sentir ce vide au creux du ventre. Cette estomac minuscule qu'une journée sans rien ingurgiter n'est rien. Le vendredi 17 je pèserai 51 kg, pas un de plus. Ma mission si je l'accepte.